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64 pages — 24 × 30 cm

impression quadrichromie

Cartonné avec dos toilé et dorure à chaud 

Postface dans un feuillet volant de 16 pages  
collection Amphigouri

 

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ISBN 9782390220343
23 €

Métempsychose

“J’essaye de dire en peinture l’angoisse que je ressens de la lumière, l’angoisse du soleil implacable qui écrase. Depuis toujours j’essaye de traquer cette angoisse, et c’est maintenant que sans m’en rendre compte j’arrive à l’attraper. Je suis content de ça.”

Métempsychose est la première bande dessinée d’Alex Barbier composée de peintures grand format, réalisées entre 2000 et 2018. Elle montre l’autre visage, serein et lumineux, d’un pionnier de la bande dessinée, en dévoilant les peintures dont il souhaitait faire un récit. Éditeurs attentifs, Thierry Van Hasselt et Evan Gotmann ont achevé le travail de mise en séquence des toiles du maître. Le récit est accompagné de postfaces écrites par ses exégètes.

Comme les éternels bâtiments abandonnés chez Barbier, cette BD posthume invite à pousser toutes les portes, à chercher la contemplation, l’angoisse, et tous les fantasmes qu’il nous a légués. Mais ici, pas de lycaons ni de garçons-panthères tapis dans l’ombre. Alex les habite et les éclaire, repeint les mêmes pièces, les mêmes couples pendant ou après l’amour, selon ses humeurs : atmopshères troubles ou sereines, couleurs changeantes, coulures, gestes délicats ou furieux.

Métempsychose est une déambulation dans le casino abandonné qui l’a tant inspiré, dans des lieux bien connus qui résonnent de son rire, de son goût pour la représentation de la chose. Quelque chose a changé, mais pas le plaisir stupéfait que l’on éprouve devant ses couleurs fauves, devant l’alternance entre précision virtuose et épaisseurs sauvages, recoins sombres et éclairages crus. Barbier, lui, n’a pas changé, il a simplement trouvé ce qu’il avait toujours cherché.

Sans narrateur ni personnages, la même charge érotique et sensorielle se dégage des couleurs et des compositions de Barbier, donnant la même impression de voyeurisme. Les mêmes contrastes, violents, subsistent entre les couleurs, entre des contours précis ou épais, entre angoisse et sérénité. Progressivement dans cette ultime bande dessinée se dévoile l’aspect lumineux et tranquille de son travail, et nous découvrons un artiste nouveau : Alex Barbier, le peintre.

La sortie du livre sera accompagnée d’une exposition à la galerie Martel à Paris, du 20 octobre au 26 novembre.


Postfaces

Pour éclairer cette oeuvre aux nombreux plis obscurs, nous avons souhaité accompagner ce récit muet de postfaces, dans un livret séparé.

Six courageux esthètes, fins connaisseurs de son travail et de son personnage, se sont attelés à la tâche ardue de nous le rendre plus limpide.

Erwin Dejasse, historien de l’art et de la bande dessinée, commissaire de l’exposition “Art brut et bande dessinée”, nous resitue l’homme à l’origine de cette oeuvre vénéneuse, démêlant un peu de ce qu’il faut croire et ne pas croire de ses fictions, sans en dire plus que ce qu’Alex acceptait de livrer.

Lorane Marois, metteuse en textes de l’exposition qui révéla Barbier au Festival d’Angoulême en 2015, joue aussi de l’entrelacement entre intimité et fantasmes chez Barbier. En mettant en parallèle des citations de son oeuvre et des citations d’Alex, elle montre qu’il n’y a à saisir que ce que nous voyons, que tout est vrai, que l’imaginaire poisseux et débridé de l’auteur le constitue avec autant d’authenticité que son être de chair.

Jean-Charles Andrieu de Levis, expert de Barbier et auteur de Poétique d’une introspection visuelle (éditions Images), se lance dans une brillante et fine analyse comparative entre bandes et peintures. Ce qui des premières subsiste dans les secondes, les couleurs, les décors, les scènes, continuités et manques des unes aux autres nous permettent de saisir un peu mieux ce qu’est l’oeuvre de Barbier, toutes techniques et humeurs confondues.

Puis Evan Gotmann, copilote du projet Planète 2, artiste inconditionnel de Barbier, livre une poésie abrupte qui fait revivre un court instant une voix familière, et s’en détache aussi pour dire en quoi son oeuvre est propice à en inspirer encore d’autres.

Pour commencer Yvan Alagbé, et Thierry Van Hasselt pour finir, ses deux éditeurs historiques et vieux amis, nous livrent aussi un morceau d’Alex, le leur, et donnent la raison d’être de Métempsychose : plus qu’un hommage, une façon de parachever son oeuvre, d’en dévoiler la partie peinte, la dernière pièce qui est aussi la plus lumineuse.