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Photomatons / Photobooths 02.08

Jean-Christophe Long & Vincent Tholomé

32 pages — 13,5 × 20,5 cm
quadrichromie, n&b — couverture
souple avec jaquette — édition
bilingue Fr/En — collection Flore

 

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ISBN 9782350650241
9 €

Jean-Christophe Long, sur Photomatons

Où ai-je appris à dessiner ? Je peux vous répondre en section bd de l’institut Saint-Luc de Bruxelles ou à l’académie des Beaux-arts de Braine-L’Alleud, mais au plus loin que je me souvienne, mes premiers dessins furent des requins de profils. À l’école primaire, j’étais le spécialiste des requins de profils et j’avais un copain de classe qui était spécialiste des dinosaures et des crocodiles, il y a des gens doués naturellement et d’autres moins. Enfin j’ai surmonté ma jalousie en m’entraînant assidûment avec Bessy la bd de W. Vandersteen.

Les Fréon, nous nous sommes rencontrés à Saint-Luc et puis voilà je pense que l’histoire retiendra notre action explosive dans le petit monde de la bd. 

J’ai touché la gravure en élève libre pendant mes études, je fais de la gravure, mais je ne me considère pas graveur, allez comprendre !

En fait, je déteste mon dessin et le lino ou le bois me permettent de le modifier, de le transformer, de lui donner du corps. J’aime le contact avec la plaque, c’est charnel, c’est intime, c’est un secret, c’est bon.

Pour résumer j’ai des images pleins la tête (c’est une chanson ça non ?), je prends ma plaque, je les dessine, je les agence (le scénario est ténu, c’est un fil rouge et je m’en détourne le plus possible.) Le tout à l’envers, je grave, j’imprime et mon dessin si détesté s’imprime à l’endroit et transformé, c’est beau comme quand tu es amoureux !

Les Photomatons sont des recueils de poèmes sortis en 2002 aux éditions des Carnets du Dessert de Lune avec des illustrations d’Eric Jacques, bricoleur d’images (montages photos).

Ces courts textes me furent présentés par Olivier Deprez, autre génial auteur du Frémok, qui ne se trompe jamais sur le talent littéraire.

Je me suis tout de suite trouvé emballé par ce style qui métamorphose, transforme les petites choses anodines de la vie par l’humour et le travail de répétition des mots et des phrases, bref c’est d’une monstruosité drôlement schizophrénique. Vincent Tholomé transcende le quotidien, l’amour, l’amour au quotidien. Vous comprenez que cette autobiographie poétique m’a touché par son universalité. J’ai réellement découvert la poésie contemporaine grâce à lui, mais surtout ce qui accompagne cette écriture, la performance.

En effet, ma seconde rencontre avec l’écriture de Vincent fut à l’occasion du festival des Littératures pirates de Bruxelles. Sa performance était un acte pour moi mémorable, je rencontrais un univers parallèle au mien, drôle, charnellement transformé, sombre, une écriture folle. Une divine révélation, mon travail se devait être un acte, une performance, une écriture et non une illustration.

Ma dernière rencontre avec Vincent fut courte, juste le temps de lui présenter un photomaton et de m’entendre dire son emballement, il me donnait carte blanche. J’en n’attendais pas moins de lui.

Il n’y a donc pas collaboration, ce serait impossible, il y a (ré)écriture.

Les Photomatons de Vincent Tholomé sont un passage obligé dans la rencontre, l’évolution de mon univers propre. Je pense vivre un moment capital dans mon procès créatif, je le rencontre, je le vis enfin, sans aucune prétention, j’écris de nouveaux Photomatons de Vincent Tholomé.

Je ne suis pas un érudit, mais Vincent Tholomé fait partie intégrante de mes influences de créations comme Burroughs, Lynch ou Bacon.