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220 pages — 21 × 26,5 cm
bichromie, couverture cartonnée
collection Amphigouri

 

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ISBN 978-2-930204-72-7
29 €

École de la misère

Je me souviens que l’on n’a pas lu de nouveau livre d’Yvan Alagbé depuis longtemps. Je me souviens même d’une demoiselle qui a remercié le ciel quand elle a appris la nouvelle. Je me souviens que les premières pages d’École de la misère datent de 1997 mais que tout remonte encore plus loin.

Je me souviens d’une certaine idée de la France et des bienfaits de la colonisation. Je me souviens des sans-papiers de l’église Saint-Bernard. Je me souviens du bruit et des odeurs. Je me souviens de la pauvre France. Je me souviens de la France riche. Je me souviens des paysages, lac, forêt, sous-bois… Je me souviens de la chaleur des corps, des corps ouverts, offerts, je me souviens du sang qui bat et afflue. Je me souviens aussi des corps inertes et froids. Je me souviens du « Notre Père » comme si c’était hier. Pourtant, je ne me souviens pas de tout. Pourtant, il y a bien des
choses que je voudrais oublier. Mais qui peut oublier ce qui s’écrit dans la chair ? Et qui voudrait oublier la misérable splendeur de l’enfant qui naît ?

École de la Misère commence sans bruits. Les souvenirs de Claire s’enchâssent à la manière des rêves, évoquant des images et des sensations, avant que l’un d’entre eux ne se fraye une place nette et laisse enfin s’échapper un dialogue entre père et fille : « Alors comment ça se fait qu’on l’ait jamais vu ton petit copain ? C’est un Nègre ou quoi ? ». Ce dialogue, très proche de celui qui se trouve au début du livre Nègres Jaunes, rappelle les mêmes protagonistes. Ecole de la Misère se souvient de Nègres Jaunes. Et de la même manière, Claire, avec la distance et les années, reconstruit son histoire au regard de celle, plus large et plus terrible, de sa famille, qu’elle retrouve à l’occasion de l’enterrement de ses grands-parents. En réponse au silence, aux politesses et à l’hypocrisie du cérémonial, elle se souvient. Un chemin labyrinthique à travers sa mémoire nous ouvre des portes sur des scènes d’incestes, d’héritages véreux, des photos du temps des colonies et des disputes violentes qui viennent mordre et illuminer un amour passionné. à chaque violence son histoire, à chaque misère son école.

Entretien avec Yvan Alagbé

Du même auteur aux éditions FRMK :
Nègres jaunes et autres créatures— réédition 2012
Qui a connu le feu (avec Olivier Bramanti) — 2004

 

La presse en parle :

Kurt Snoekx, Bruzz

"C'est au milieu d'un tourbillon que disparaît le lecteur dans l'imposant univers à l'encre d'Ecole de la misère et d'Yvan Alagbé. Et qu'Ecole de la misère disparaît dans le lecteur. Comme un souvenir étincelant, un noyau impossible à digérer qui peut se transofmer en un coeur palpitant absorbant et fusionnant la vie et la mort, l'intime et l'étranger, la passion et la douleur.

(...) Yvan Alagbé n’a peur de rien. Il raconte l’obscurité et l’espoir dans un langage visuel doux, économe mais tellement évocateur, fluide et poétique, qui exprime la nature floue et chancelante des souvenirs."

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