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104 pages — 21 × 26,5 cm
N&B, jaquette — collection
Amphigouri

 

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ISBN 978-2-930204-63-5
18 €

Nègres jaunes et autres créatures imaginaires

Nègres jaunes et autres créatures imaginaires recueille des récits réalisés entre 1994 et 2011.

Une femme et un enfant endormis (Amour), un ancien policier qui s’introduit dans la vie de deux immigrés clandestins et tente de gagner leur amour en leur promettant papiers et travail (Nègres Jaunes), une femme abandonnée sur la route d’un chauffeur de taxi exilé (Dyaa, relecture du récit homonyme paru en 1997 aux éd. Amok), une pie gourmande qui perd une valise de victuailles (Le crime de Madame Egbo, qui reprend sous une forme inédite un récit créé pour le catalogue de l’exposition Dix auteurs de bande dessinée en France, 2002, avec Nicolas de Crécy, Emmanuel Guibert, ou Marjane Satrapi...), des travailleurs fantômes qui mènent une grève d’une année (Carte postale de Montreuil)...
Nous marchons sur des fils tendus entre France et Afrique pour comprendre que les créatures imaginaires dont il est ici question courent les rues, que les nègres jaunes peuplent les replis profonds de l’âme comme de l’histoire.
Récit principal de ce recueil, Nègres jaunes est né en 1994 dans la revue des éditions Amok, Le Cheval sans tête.
Remanié par la suite, il a connu déjà deux éditions en album, en 1997 et en 2000. Titre emblématique de l’émergence de ce qu’on appellera la «bande dessinée indépendante», il est salué par de nombreux critiques et qualifié «d’une des bandes dessinées les plus importantes de ces vingt dernières années». Il a été traduit en allemand, en portugais et en finnois.
Nègres Jaunes et Dyaa ont marqué par leur thématique, l’immigration ou la «Françafrique» n’ayant jamais cessé de hanter la vie culturelle française au sens large, mais aussi par leur économie narrative : les ellipses visuelles d’un noir et blanc dépouillé ou les éclats de pensées de textes lacunaires et subjectifs.
Inaccessibles depuis depuis plus de dix ans, ces récits trouvent dans ce recueil de nouveaux prolongements et reflets.
Si l’on cite à son sujet la bande dessinée de Raùl, Baudoin ou Muñoz et Sampayo, Yvan Alagbé s’est également nourri à la littérature de William Faulkner ou de Toni Morrison.
Au fil de ces pages, brûle en évidence ce qui a animé son oeuvre tant comme auteur que comme éditeur : faire de la pratique du noir et blanc, et de l’acte de raconter lui-même, une question aussi bien poétique que politique.

Du même auteur aux éditions FRMK
École de la misère — octobre 2013
Qui a connu le feu (avec Olivier Bramanti) — 2004