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368 pages — 24 × 32 cm

impression quadrichromie

Couverture souple avec rabats

collection Amphigouri

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ISBN 9782390220411
39 €

Kurtz

Des cris déments déchirent la nuit : « Vous m’entendez ? ». Un bateau remonte le fleuve Congo, à la recherche d’un homme perdu dans une jungle profonde et brumeuse. Des animaux féroces rôdent. Kurtz est en fuite. Ceux qui habitent près du fleuve refusent d’être asservis.

Michaël Matthys s’interroge sur ce qui poussa des colons à chercher gloire et richesse dans une nature hostile, sombrant dans une une folie et une barbarie sans retour. Les grands formats au fusain et au sang forment dans son atelier une adaptation libre, monumentale, crue et captivante, d’une œuvre qui l’est tout autant, Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad.

Dans Kurtz, le colon n’a pas été secouru et hurle dans la jungle, au comble de sa folie. Tout est vu à travers ses yeux, sa démence nous mène au plus profond d’une forêt vierge où le jour filtre à peine... au cœur de ses peurs, de ses représentations. Les dernières phrases du roman de Conrad, les cris de Kurtz forment le texte de ce livre, scandent sa démence grandissante. La vision de Kurtz déshumanise de plus en plus ceux qu’il essaie de soumettre à son entreprise. Les innommables crimes de la colonisation belge se rappellent à l’auteur et à nous à travers des flashs, hallucinations ou souvenirs de Kurtz.
Des images d’archives ont nourri le travail de Michaël Matthys, à mesure qu’il avançait dans l’obscurité d’un contexte historique glaçant, documenté mais très peu enseigné. Il dessine au fusain et lave ses feuilles au sang de bœuf, détruisant les détails et redessinant sans cesse, jusqu’à obtenir ces images puissantes, sombres et directes. 
Les paysages, les visages, le bateau qui le cherche sont brouillés, distanciés. Les doigts du dessinateur laissent de sanglantes empreintes, éclaboussures et hachures disent la violence avec laquelle Kurtz pense et voit le monde, violence qui se retourne contre lui.

La presse en parle :

Emission Mauvais genres, sur France Culture

"Le dessinateur et graphiste belge Michael Matthys signe, aux éditions Fremok, une fascinante adaptation d'Au cœur des ténèbres, de Joseph Conrad.

Un déluge de vase couvre le monde. Par instants, une silhouette (mort ? vivant ?) semble fendre ce brouillard de terre, apparaît comme un spectre furtif. Du sang se mêle à la boue pour faire des planches un univers opaque et zébré, où tout semble se vivre dans un monde de limbes. Soudain, un visage perce le rideau limoneux pour grimacer au premier plan : une face squelettique(...)"

Ecouter l'émission sur FranceCulture.fr

 

Chronique de François Angelier, France Culture, Le regard culturel

"Sur près de 360 pages, un déluge de boue délave le monde, efface et comme torchonne le relief des êtres et des choses, hachure de striure le rideau glauque que l'on a tiré sur le spectacle de la forêt, des colons et de leurs victimes.

C'est au travers de la vision des mondes de Kurtz que nous apparaît l'univers de la décolonisation occidentale et surtout belge de l'Afrique. Derrière cette sorte de cataracte obscurcissante, de rideaux d'eau opaques, surgissent des photos de groupes, le spectacle des mises à mort et des charniers, un animal, un bateau sur le fleuve, parfois une silhouette, tente, une percée, une figure jaillie(...)"

Ecouter la chronique sur FranceCulture.fr

 

Hubert Leclercq, La Libre Belgique

"Michaël Matthys revisite librement la nouvelle de Joseph Conrad dans une oeuvre passionnante.

Une oeuvre qui nous fait pénétrer dans la forêt touffue, sauvage, inexplorée, qui borde le majestueux fleuve Congo. Un immense sillon qui baigne dans la démesure et une forêt qui cache forcément son lot de mystères. De vies. De folies.

Dans cet univers qui le dépasse, l’homme blanc tente de se frayer un chemin. Dans son oeuvre, Michaël Matthys, qui a déjà démontré dans ses ouvrages précédents (Moloch, La ville rouge) sa capacité à transcender les images et à se départir des codes classiques de la narration en bande dessinée, trouve un terrain de jeu idéal.(...)"

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